Consommer de la viande rouge, est-ce mauvais pour la santé ?
Le sujet de la consommation de viande rouge reste un sujet sensible et il convient d’être modéré.
S’il faut souligner l’apport nutritionnel de la viande rouge, il est important d’insister sur la nécessité de modérer sa consommation.
Un nouveau rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé, publié le 10 juillet 2023, rappelle, après l’analyse de l’ensemble des données scientifiques disponibles sur le sujet, que :
- la surconsommation de viande rouge (bœuf, veau, porc, agneau, mouton, cheval et chèvre), au-delà de 300 à 500 g par semaine, est dangereuse pour la santé et l’environnement.
- la surconsommation de viandes transformées et ultra-transformées (salami, jambon, nuggets, etc.), au-delà de 80 g par semaine, se révèle encore plus dangereuse (agents cancérogènes de groupe 1).
Cette surconsommation augmente effectivement les risques de développer des cancers colorectaux et de l’intestin et des maladies cardiovasculaires.
- Facteurs de risques de cancers : Acides gras saturés, fer, nitrites contenus dans les viandes rouges et transformées.
- Facteurs de risques de maladies cardiovasculaires et hypertension : Sel des produits transformés.
- Facteurs distincts (pris en compte dans l’ajustement des résultats de l’analyse) : Consommation excessive de nourriture, d’alcool, de sucre, de tabac, etc.
Les modes de production de viande rouge et transformée peuvent s’accompagner d’autres problématiques pour la santé, dont :
- la résistance antimicrobienne due à l’utilisation excessive d’antibiotiques chez les animaux,
- l’augmentation de maladies transmissibles de l’animal à l’homme.
Par ailleurs, l’OMS pointe du doigt les élevages intensifs, les parcs d’engraissement et les nouvelles grandes puissances, comme la Chine et le Brésil.
- Nécessaire régulation de consommation des pays occidentaux
L’OMS ne suggère pas aux populations souffrant de malnutrition d’éviter la consommation de viande rouge, importante source de fer, de vitamine B et d’acides aminés, essentiels à la croissance, au développement et à la santé de l’être humain.
En revanche, les pays à fort revenus, principalement occidentaux, devraient réduire leur consommation et favoriser le viande rouge élevée dans de meilleures conditions, la viande blanche, le poisson et les légumes.
- La viande rouge, principale émettrice de gaz à effet de serre
L’élevage de bétail génère des gaz à effet de serre (représente 80% de l’ensemble des émissions de GES du secteur de l’agriculture et 30% des GES dans le monde) qui participent au réchauffement climatique et provoque la déforestation des territoires, via la création de pâtures ou de champs de céréales et de soja destinés à nourrir les bêtes d’élevage intensif.
Les solutions pour réduire les GES sont nombreuses :
- Au niveau individuel: diminuer sa consommation de viande rouge ce qui permettrait à chacun de contribuer personnellement et de façon substantielle à la réduction de GES.
- Au niveau des Etats: modifier les politiques d’encadrement des systèmes alimentaires en donnant la priorité à la santé des personnes et à l’environnement ( ex : changer les modes de production, créer des normes ou taxes plus drastiques, pénaliser l’usage excessif d’antibiotiques, subventionner les régimes plus sains, etc.).
Sources : L’EXPRESS, rubrique Sciences et Santé – Résumé de l’article de Victor GARCIA publié le 19/07/23