MISE A L’HERBE
L’heure de la sortie pour le bétail
Le temps arrive où le bétail commence à sortir au pâturage. Réussir cette transition demande une préparation en amont et la vérification d’un certain nombre de points.
Avec l’arrivée des beaux jours, les animaux vont profiter de l’herbe jeune du printemps, mais ce changement tant attendu, aussi bien par les éleveurs que par les animaux, n’est pas sans conséquence pour le bétail.
Voici quelques rappels et conseils sanitaires pour que tout se passe bien.
- Effectuer une transition alimentaire
Réaliser une sortie progressive des animaux et mettre à disposition une complémentation fibreuse (fourrages) et minérale (notamment magnésienne) permet de limiter les risques de tétanie d’herbage et d’entérotoxémie.
Il est préférable de sortir en premier lieu les animaux les moins sensibles aux conditions climatiques, puis progressivement le reste du troupeau, en s’adaptant aux conditions spécifiques de l’année.
- Assurer un abreuvement à volonté
Bien que l’herbe jeune soit riche en eau, les animaux doivent impérativement avoir un accès libre à l’eau. Pensez donc à contrôler le bon fonctionnement des abreuvoirs (débit et quantité suffisants, eau de bonne qualité).
- Gérer le parasitisme
L’objectif de cette gestion est d’éviter la survenue de cas cliniques liés à l’infestation parasitaire. Néanmoins, afin de permettre le développement d’une immunité, il n’est pas conseillé de traiter avant la mise à l’herbe (sauf avis contraire du vétérinaire) : il s’agit de trouver le bon équilibre. Les jeunes à faible immunité, les animaux surprotégés par des traitements antiparasitaires restent les individus les plus fragiles. Les protocoles seront à réfléchir en concertation avec le vétérinaire, en tenant compte de la santé, de l’immunité et du devenir des animaux.
Pour les ovins, penser au parage et à la tonte, si celle-ci n’a pas été réalisée avant l’agnelage.
- Mettre en place de bonnes clôtures pour limiter les contacts
Faire le tour des parcelles est nécessaire afin de vérifier que les clôtures soient prêtes à assurer leur fonction. La mise en place de double clôture (barbelé et clôture électrique) reste la technique idéale.
- Désinfecter les bâtiments et le matériel
La mise à l’herbe nécessite parfois le prêt de bétaillère entre plusieurs éleveurs. Après toute utilisation, il est donc vivement conseillé de nettoyer et désinfecter le matériel pour limiter le risque de transmission de pathologies. La période de sortie des animaux est aussi le moment idéal pour procéder au nettoyage et à la désinfection des bâtiments d’élevage (voir encadré biosécurité).
- Vacciner en amont contre la FCO
La vaccination contre la Fièvre Catarrhale Ovine protège le troupeau, mais permet aussi d’accéder à plus de marchés. Suite à l’application de la Loi de Santé Animale en 2021, des mesures de surveillance, mais surtout de contrôle aux mouvements, doivent toujours être appliquées pour cette maladie. Comme il n’est pas facile de savoir à l’avance quels animaux seront concernés, il est conseillé de vacciner les animaux éligibles à l’export, tant qu’ils sont à l’étable. L’anticipation peut permettre aussi de fluidifier la gestion des flacons de 50 doses par les vétérinaires.
À destination de l’Union Européenne, la règle générale pour l’élevage et l’engraissement est la vaccination par 2 doses, avec certification attestée par le vétérinaire, assortie d’un délai de 60 jours. Des modalités dérogatoires allègent un peu cette règle pour certains pays, avec notamment un délai réduit à 10 jours, elles sont résumées dans le tableau ci-après.
Résumé des conditions demandées pour la FCO dans le cadre des échanges de ruminants d’élevage dans l’UE depuis l’application de la Loi Santé Animale.
(source : note de service 2022-185 du 03/03/2022)
Rappels règlementaires
– Les bovins doivent être correctement identifiés par la présence d’une boucle à chaque oreille. Si tel n’est pas le cas, penser à commander et poser les boucles de rebouclage avant la mise à l’herbe (contacter au besoin l’EDE).
– Pour sortir les animaux, la prophylaxie doit être correctement réalisée et les résultats doivent être connus et favorables. En cas de difficulté d’interprétation, l’éleveur peut contacter au plus vite le GDS.
– La mise en pâture des bovins dérogataires (ASDA jaunes) ou de bovins issus de cheptel sans qualification d’élevage est interdite.
PENSEZ BIOSECURITE
Éviter les contacts entre animaux de troupeaux différents :
- Ne pas mélanger les ateliers d’espèces différentes.
- Ne pas mélanger plusieurs troupeaux d’élevages différents sur une même parcelle.
- Éviter les contacts fil à fil en utilisant des doubles clôtures vérifiées et/ou des haies vives séparatrices suffisamment espacées (minimum 1m50).
- Pratiquer le pâturage alterné pour que les bovins ne pâturent pas à côté au même moment.
- Éviter autant que possible les points d’abreuvements communs à plusieurs troupeaux et les abreuvements directs dans un point d’eau naturel sans aménagement et accessible à la faune sauvage.
Limiter les risques liés aux nuisibles et à la faune sauvage :
- Entretenir les clôtures pour limiter les contacts avec la faune sauvage.
- Disposer la nourriture loin des clôtures, et au moins loin des zones boisées.
- Éviter l’abreuvement dans les points d’eau naturels et utiliser une auge assez haute avec des bords anti-refus (adapter la hauteur selon les animaux veaux ou adultes).
- Alimenter le matin dans la mesure du possible.
- Éviter les pierres à sel sur le sol ou les seaux disposés dans la pâture.
- Limiter l’accès au fumier disposé aux champs en utilisant une bâche ou avec des clôtures électriques.
Penser au nettoyage et à la désinfection des bâtiments :
Le nettoyage et la désinfection des bâtiments doit suivre un protocole précis en fonction de vos installations. La désinfection doit systématiquement être précédée par une phase de nettoyage.
Source : MOOC biosécurité en élevages bovins
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