Que faire lors d’avortements en série chez les petits ruminants ?

 

En filière ovine, comme caprine, les avortements constituent un sujet de préoccupation majeur en raison de leur incidence économique et sanitaire. Comme pour les bovins, la déclaration des avortements est obligatoire, surtout lors de séries constatées dans la même semaine ou si le taux d’avortement est supérieur à 5% dans une saison. Dans ce cadre réglementaire, le déplacement du vétérinaire, ainsi que la prise de sang sur la brebis ou la chèvre avortée et la sérologie Brucellose sont pris en charge par l’Etat à 100%.

Si ces seuils d’alerte sont atteints, il est recommandé d’entamer des recherches complémentaires pour tenter de déterminer la ou les causes des avortements. Même si la cause n’est pas toujours identifiée, ces investigations sont indispensables pour protéger la santé du troupeau et parfois la santé humaine.

Les avortements peuvent être d’origine :

  • Infectieuse : bactéries, virus, parasites, mycoses
  • Alimentaire : plantes toxiques, phytoœstrogènes produits par certaines légumineuses, mycotoxines de champignons (mauvaise conservation des aliments), polluants alimentaires (nitrates, plomb)
  • Médicamenteuse : prostaglandines, corticoïdes
  • Autres causes : traumatismes (bousculade), maladie de la mère

Pour se faire, des analyses complémentaires en laboratoire peuvent être effectuées sur les prélèvements réalisés dans le cadre de la visite vétérinaire obligatoire et gratuite. Les prélèvements à privilégier en vue de recherches directes de pathogènes (par technique PCR) sont en particulier les écouvillons sur les mères, les prélèvements de placenta ou encore le ou les avortons.

Les 3 principales maladies responsables d’avortements en série chez les petits ruminants sont :

Ces données sont issues du bilan de l’observatoire des avortements « OSCAR » en 2020. Suivant les contextes d’élevage, la salmonelle et la Border Diseases peuvent être ajoutées pour compléter la recherche.

Dans tous les cas, seuls des diagnostics de laboratoire permettent d’incriminer la responsabilité de tels pathogènes lors d’avortements en série, en suivant une méthode bien établie (fiche technique de l’Institut de l’Elevage).

Responsable du quart des avortements, la fièvre Q est aussi présente dans 56% des élevages en ovins et 61% en caprins. Pour autant, elle n’est pas systématiquement associée à des signes cliniques.

Ces chiffres en font toutefois une maladie à surveiller lors d’avortements sans compter son risque zoonotique.

En complément des analyses lors de séries d’avortements, une approche globale de l’élevage avec les résultats du diagnostic semble souvent très utile pour appréhender le problème dans son ensemble. Il s’agit notamment d’avoir une approche au niveau du troupeau avec une évaluation des facteurs de risques permettant d’évaluer les raisons des avortements afin de les limiter, voire de les prévenir.

Carine HAAS, Conseillère en santé animale au GDS 88.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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