LA BESNOITIOSE

 Ça devait arriver ! La sonnette d’alarme a été tirée. Le risque d’introduire la maladie était connu depuis un certain temps.

En cas de contamination, les seuls personnes pouvant détecter cette maladie et agir pour limiter sa propagation sont les éleveurs, leur vétérinaire et le GDS.

Connue depuis longtemps dans le sud de la France, la Besnoitiose est en forte progression depuis ces dernières années vers le nord de la France. C’est une maladie vectorielle due à un parasite microscopique. Elle touche tous les bovins quelle que soit leur race, et de manière plus importante, les jeunes et les mâles (qui peuvent devenir stériles). Il n’existe aucun traitement, ni de vaccin. Cette maladie peut atteindre gravement le cheptel bovin.

La Besnoitiose touche souvent quelques individus dans un troupeau, mais parfois, des lots entiers de génisses sont contaminés donnant à la maladie une allure pseudo épidémique. Pour un des élevages touchés de Haute Saône, près de 80% des animaux analysés sont positifs (=porteurs de la maladie) ! Et les voisins ont aussi quelques réactions positives !

La maladie incube au minimum une semaine, puis se manifeste en trois phases successives, d’intensité variable :

⇨   à 10 jours : une phase fébrile avec une forte fièvre. Le bovin est essoufflé, le nez et les yeux coulent (écoulement clair).

⇨   1 semaine à 3 semaines : une phase d’œdèmes qui se forment sous la peau devenue chaude et douloureuse (chanfrein, auge, membres, mamelles, …).

⇨   Plusieurs mois : phase de sclérodermie. La peau s’épaissit, se plisse ; des crevasses se forment et s’infectent ; des kystes peuvent apparaître notamment sur les yeux. L’état général se dégrade et peut aller jusqu’à la mort ou l’euthanasie.

Etant donné son mode de transmission, la maladie est plutôt saisonnière (juin à octobre), mais il existe des cas hivernaux (réactivation des kystes…).

Par ailleurs, la contamination d’un bovin ne se traduit pas toujours par l’apparition de signes cliniques. De nombreux porteurs ne peuvent être détectés que par sérologie (ces derniers mois, des tests relativement fiables ont été mis au point). Il n’existe pas encore de test précoce de dépistage ; la sérologie se positive au bout de 3 ou 4 semaines.

La Besnoitiose se propage principalement par :

• les mouvements d’animaux infectés et, localement, elle est surtout transmise par
• les piqûres d’insectes hématophages (taons, stomoxes : mouches piqueuses, …) et
• l’utilisation d’aiguilles à usage multiple dans les élevages infectés.

1^er cas confirmé dans les Vosges :

Cette maladie était encore, il y a 3-4 ans, située dans les départements en dessous de la ligne Lyon/Nantes. Au cours de l’hiver 2013-2014, cette maladie est apparue en Haute Saône.

Depuis 2013, quelques conseils d’analyse à l’introduction ont été donnés au cas par cas, mais aucune réelle surveillance n’a été mise en place !

Jusqu’au mois d’octobre 2016, aucun cas n’avait été identifié dans les Vosges !

Et ce qui devait arriver, arriva !

Un premier cas a été confirmé, début novembre 2016, dans notre département sur un animal introduit issu d’un autre département. Pour l’instant, nous n’avons aucune certitude quant à son origine, et à la date d’apparition de la maladie dans le foyer.

Depuis le mois de décembre, des analyses sont en cours dans les élevages voisins de parc (plus de 20 voisins) sur les animaux qui auraient pu être en contact avec des vecteurs porteurs de la maladie.

Le travail de surveillance n’est pas fini !

Modalité d’action et de surveillance autour du foyer 

• Une réunion d’information sur la Besnoitiose est organisée à Champ le Duc

Le GDS, avec le Cabinet vétérinaire de Bruyères, organisent une réunion d’information sur le secteur touché. L’ensemble des éleveurs voisins de parc de l’exploitation touchée sont invités à cette réunion qui aura lieu :

le mardi 28 février à 14h00 à la salle Saint Nicolas, 8 rue de la Vologne, à Champ le Duc

L’ordre du jour est le suivant :

• Explication de la maladie
• Explication des actions mises en place depuis la détection du foyer :
  • dans le foyer
  • dans le voisinage de parc
• Information à propos des résultats obtenus dans le secteur
• Information sur les mesures à mettre en œuvre avant la mise au parc
• Information sur les mesures à mettre en œuvre pour la mise au parc / prévention
• Questions diverses.

Liste des communes concernées par le foyer de Besnoitiose et dont les éleveurs sont personnellement invités :

Beaumenil – Champ le Duc – Chenimenil – Darnieulles – Deycimont – Docelles – Dommartin les Remiremont – Fimenil – La Neuveville devant Lépanges – Laval sur Vologne – Laveline devant Bruyères – Laveline du Houx – Le Tholy – Prey – Le roulier – Tendon – Xamontarupt.

Sont aussi concernés et invités, tous les éleveurs mettant en pâture sur ces communes et ayant des contacts avec les animaux de l’exploitation touchée.

L’objectif de la réunion est d’informer les éleveurs de la situation et des mesures à mettre en œuvre pour protéger les élevages de la zone. Elle sera aussi l’occasion de recueillir le plus précisément possible, les informations de voisinage et d’être plus efficace en cas de découverte d’un nouveau cas.
Cette maladie n’est pas réglementée et ne le sera pas. Une détection précoce d’un nouveau foyer permet de limiter les pertes et les coûts.

En cas de suspicion, il faut informer rapidement vos vétérinaires qui sont tous au courant ! Ceux-ci pourront faire un prélèvement sanguin sur le ou les animaux suspects.

Carine HAAS, Conseillère en santé animale au GDS