LA BESNOITIOSE

    Une maladie trop proche de chez nous : la Besnoitiose !

 Cet hiver 2015-2016, cette maladie est apparue en Haute Saône ! Jusqu’aujourd’hui, encore, aucun cas n’a été identifié dans les Vosges ! Mais aucune surveillance n’est mise en place ! Cette maladie était, encore il y a 3-4 ans, en dessous de la ligne Lyon Nantes. Mais force est de constater qu’elle monte dans le Nord !

 Pour des raisons commerciales, les autorités sanitaires n’ont pas souhaité mettre en place des mesures pour bloquer les mouvements d’animaux issus des élevages contaminés dans les zones contaminées quand la maladie était encore cantonné dans la région PACA ! Aujourd’hui, la maladie a tellement progressée que si elle n’est pas encore chez nous, elle le sera peut-être bientôt ! Aussi cette maladie est bien à notre porte !

La Besnoitiose est une maladie parasitaire qui peut atteindre gravement le cheptel bovin..

Pour les éleveurs, il est indispensable de limiter son introduction !

     
  • Situation Française :
En France, la Besnoitiose bovine est une maladie émergente. Elle est en extension au sud d’une ligne Nantes Lyon. Ces dernières années, elle est apparue dans plusieurs départements y compris en Franche Comté (département 70) cet hiver 2015-2016 et son extension géographique semble s’accélérer !

Elle apparaît d’abord par foyers disséminés, puis diffuse autour pour devenir endémique. Elle est peu connue des éleveurs et des vétérinaires en dehors des foyers anciens des Pyrénées.
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  • La transmission de la maladie et les symptômes :
Mode de contamination : La Besnoitiose se propage par les mouvements d’animaux infectés et, localement, elle est surtout transmise par les piqûres d’insectes hématophages (taons, stomoxes, …) et l’utilisation d’aiguilles à usage multiple dans les élevages infectés.

La maladie atteint tous les bovins quelle que soit leur race mais, de manière plus importante, les jeunes à partir d’un an et les taureaux qui deviennent définitivement stériles.
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La Besnoitiose touche souvent quelques individus dans un troupeau, mais parfois, des lots entiers de génisses sont contaminés donnant à la maladie une allure pseudo épidémique. Pour l’élevage touché de Haute Saône 80% des animaux analysés sont positifs ! Et les voisins ont quelques réactions positives aussi !

La maladie incube au minimum une semaine puis se manifeste en trois phases successives, d’intensité variable :

⇨    à 10 jours : une phase fébrile avec une forte fièvre. Le bovin est essoufflé, le nez et les yeux coulent (écoulement clair).

⇨    1 semaine à 3 semaines : une phase d’oedèmes qui se forment sous la peau devenue chaude et douloureuse (chanfrein, auge, membres, mamelles, …).

⇨    Plusieurs mois : phase de sclérodermie. La peau s’épaissit, se plisse ; des crevasses se forment et s’infectent ; des kystes peuvent apparaître notamment sur les yeux. L’état général se dégrade et peut aller jusqu’à la mort ou l’euthanasie.

Etant donné son mode de transmission, la maladie est plutôt saisonnière (juin à octobre) mais il existe des cas hivernaux (réactivation des kystes…).

La détection pose un réel problème : méconnaissance, premiers symptômes non spécifiques, période de gros travaux où les animaux (allaitants en particulier) sont au parc donc difficiles à observer régulièrement.

Par ailleurs, la contamination d’un bovin ne se traduit pas toujours par l’apparition de signes cliniques. De nombreux porteurs ne peuvent être détectés que par sérologie (ces derniers mois, des tests relativement fiables ont été mis au point). Il n’existe pas encore de test précoce de dépistage ; la sérologie se positive au bout de 3 ou 4 semaines.

Au bout de quelques années (5 ou 6 ans), il semblerait que la maladie s’atténue dans un élevage, sans cas cliniques. C’est une illusion de disparition de la maladie qui s’est installée à l’état endémique. De nouveaux cas peuvent resurgir sans raison notoire.

 

  • Les conséquences pour l’élevage :

Sauf cas exceptionnels (vus sur des cheptels vierges brutalement infectés), la Besnoitiose est responsable d’une mortalité assez faible mais il est parfois nécessaire d’euthanasier des animaux trop gravement atteints.

En revanche, elle entraîne des pertes économiques très importantes :

⇨        baisse de production due à la morbidité et à la mortalité

⇨        infertilité (la stérilité des taureaux infectés est souvent définitive

⇨        moins-value économique des animaux commercialisés

⇨        réforme précoce des bovins atteints et problème de renouvellement des cheptels

⇨        coût élevé et contrainte des traitements longs, pour des résultats souvent peu probants.

 

  • Quels sont les moyens de vous protéger ?

Il n’en existe qu’un : le Contrôle d’introduction

Pour les bovins en provenance de tout autre département au sud des Vosges (pour l’instant), réaliser un contrôle sérologique de l’animal, et si cela est possible un examen de la sclère pour observer la présence ou non de kyste (forme avancée de la maladie).

Comprendre vos analyses

 

Type analyse

Résultat analyse Interprétation
pour l’éleveur
Action à mettre
en place
Sérologie ELISA POS L’animal est porteur du parasite, il constitue un réservoir de parasite Élimination du bovin
  • La Prévention
A ce jour il n’existe pas de vaccin.

Compte tenu des difficultés d’identification de la maladie et de traitement, d’espoir limité de l’éradiquer dans un troupeau et des fortes conséquences économiques, la prévention doit être stricte, d’une part, pour éviter son introduction dans le troupeau et, d’autre part, pour limiter la propagation.
Pour cela, il faut :

1 – Limiter les introductions d’animaux et les mouvements, type estive en zone infectée.
2 – Contrôler tous les achats en sérologie (test Elisa avec confirmation en Western Blot pour les résultats douteux).
3 – Examiner attentivement (vétérinaire) la sclère oculaire (voir photo) et les zones à peau fine (pli de la queue et appareil génital) pour détecter des aspects granuleux dus aux kystes et faire pratiquer, en cas de doute, des sérologies (idem achat).
4 – Repérer et éliminer les animaux contaminés lors des mouvements (estives, introductions, …).
5 – Observer régulièrement les animaux en période estivale, détecter la phase fébrile et, si possible, rentrer tout bovin qui s’arrête de manger ou qui reste isolé.
6 – Limiter les contacts avec les insectes piqueurs, vecteurs de la maladie (traitements renouvelés toutes les quatre semaines).

En cas de suspicion, il faut informer rapidement votre vétérinaire ! Celui-ci pourra faire un prélèvement du sang sur les animaux suspects.

Cette maladie n’est pas réglementée et ne le sera pas, aussi n’attendez pas après les autorités pour agir !

Pour l’instant, cette maladie n’est pas encore dans nos élevages ! En tout cas nous ne le savons pas ! Le risque est réel : ne détournez pas les yeux ! Il est peut-être encore temps de limiter son expansion !

Le GDS reste à votre disposition pour toutes informations complémentaires.

 

Carine HAAS, Conseillère en santé animale GDS 88.

   

 

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